La philanthropie pour endiguer la neurodégénérescence
Nicole Leclerc, chercheuse au Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), aspire à percer les mystères des maladies neurodégénératives et fait de la paralysie supranucléaire progressive (PSP) le centre de ses recherches.
Rare et complexe, cette maladie entraîne un dysfonctionnement de la protéine TAU, qui régule et maintient en vie les cellules cérébrales. Essentielle pour le cerveau, celle-ci se retrouve impliquée dans d’autres pathologies comme l’Alzheimer ou le Parkinson, occasionnant des symptômes similaires à ceux de la PSP. Son diagnostic est, par conséquent, souvent retardé, malgré une progression bien plus agressive et fulgurante. Cette particularité dramatique pour les patientes et patients en fait néanmoins un modèle unique pour étudier la neurodégénérescence sur un temps plus court et mener plus rapidement à des découvertes.
« La philanthropie nous donne la possibilité de développer, au moment où on en a besoin, des techniques de pointe pour caractériser avec précision les personnes touchées par cette maladie au niveau moléculaire et d’identifier ses biomarqueurs. Ces avancées sont prometteuses pour révolutionner le diagnostic de la PSP, mais aussi pour mieux comprendre et traiter l’ensemble des maladies neurodégénératives. »
— Dre Nicole Leclerc
Le geste de cœur et d’ambition de Dre Nicole Leclerc
« Mon mari et moi avons toujours été très complices, partageant non seulement nos carrières et nos ambitions, mais aussi un profond désir de redonner à la communauté. Nos parcours nous ont appris l’importance de s’engager pour le bien-être de la société. »
Un geste ultime d’espoir
La générosité et l’engagement des patientes et patients atteints de PSP sont au cœur des percées qui voient le jour dans le laboratoire de la docteure Leclerc et du docteur Duquette. En faisant des dons de tissus biologiques de leur vivant, ils permettent à la recherche de progresser à pas de géant et de décupler les chances de trouver des solutions thérapeutiques personnalisées pour toutes les personnes qui feront face à cette pathologie.
« Mon mari a donné son cerveau pour la recherche. Il voulait aider les gens qui allaient le suivre dans cette maladie et prévenir la souffrance. Nous avons aussi fait un don conséquent, pour appuyer la recherche sur la PSP, selon ses volontés. Pour nous, ça donnait un sens à sa mort. »
— Lucille Guibord, dont le mari Claude Désy, a succombé à la PSP.
Chaque année, Dre Nicole Leclerc et Dr Antoine Duquette organisent un évènement gratuit destiné à la communauté et aux patientes et patients touchés par la PSP. La 7e édition de cette journée d’information avait lieu le 19 octobre dernier pour en apprendre davantage sur les essais cliniques récents, sur les avancées au CHUM en recherche fondamentale et sur les nouvelles recommandations de prise en charge clinique de la PSP.
Lors de cette conférence, les participantes et participants ont eu la chance d’écouter le témoignage de Mme Guibord et l’histoire touchante de son mari.