Chez les personnes atteintes d’une malformation artérioveineuse du cerveau, une anomalie vasculaire congénitale, la fatalité a un nom : l’accident vasculaire cérébral. Pour éviter ce risque, les patients subissent parfois des interventions pour retirer la malformation. Mais est-ce si bénéfique ? Pas nécessairement. Selon un essai clinique international, codirigé par des chercheurs du Centre de recherche du CHUM, le traitement interventionnel — par neurochirurgie, neuroradiologie ou radiothérapie — pourrait être plus dangereux que la maladie elle-même.
Dans une étude publiée dans The Lancet Neurology, le Dr Christian Stapf, neurologue vasculaire au CHUM et coauteur de l’article, et ses collègues démontrent que le risque de faire un AVC ou de mourir diminue de 68 % quand les médecins laissent la maladie suivre son cours naturel.
« Autrement dit, les patients ont au moins 3 fois moins de risques de faire un AVC ou de mourir », a déclaré le Dr Stapf, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal. « On se demandait ce qui était mieux pour le patient : enlever la malformation pour prévenir l’AVC ou vivre avec la malformation pendant quelques années ? Les résultats de notre étude sont clairs : à long terme, une simple prise en charge médicale du patient est plus bénéfique pour lui que toute intervention. Voilà de quoi bousculer les idées reçues quant aux moyens de prévenir les AVC chez ces patients. »
Dans un second volet, l’étude a cherché à évaluer si une intervention chirurgicale précoce pourrait diminuer le risque de déficits neurologiques. « Après un suivi de 5 ans, on montre qu’il y a 2 fois plus de patients avec un déficit invalidant après les interventions que sans les interventions », précise le DrStapf.
Vous aimeriez rendre possibles de futures études au Centre de recherche du CHUM ? Faites votre don dès aujourd’hui.